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La ville verte de Valence
Les dix kilomètres de ligne verte des Jardins du Turía se sont transformés durant les trois dernières
décennies en un étrange cordon. Un tracé ultra-moderne, dessiné par l’étude
Verges Tu, célèbre la naissance du fleuve. Des pistes d’athlétisme s’étendent
dans son prolongement. Sur le parcours, les arbres nous accompagnent en
permanence, telle une piste cyclable. Sous l’un des ponts se réfugiaient les
immigrants sans abri, une image qui durant des années afficha le visage le
moins agréable d’une ville parfois trop satisfaite d’elle-même. Pas très loin,
il y a l’Institut Valencien d’Art Moderne (IVAM) ; et adossé au Jardin
Botanique se trouve la Casa de la Caridad, siège
d’une initiative privée qui, depuis 100 ans, donne asile et nourriture aux nécessiteux.
Un organisme qui compte sur le soutien unanime de la société valencienne. […]
Tout comme des milliers de valenciens, je profite du Parc du
Turía chaque fois que je le peux, pour me plonger
dans la ville verte, dans une réalité différente : des gens qui se
promènent, font du sport, se reposent sur les bancs ou sur l’herbe, se distraient
dans la contemplation de la nature ou dans le plaisir de la conversation… la
ville verte respire la quiétude, l’harmonie, un étonnant bonheur. Bien qu’il
soit l’un des espaces urbains le plus utilisé de la ville- les jours fériés
ensoleillés, il est particulièrement noir de monde- il conserve un certain côté
de paradis secret.
Carmen ALBORCH (ensayista española), La ciudad y la vida, 2009
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