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Ecologie profonde ?
Douglas Tompkins se consacre à acheter des centaines de milliers d’hectares de terres plus ou moins vierges, surtout dans le cône sud de l’Amérique Latine dans le but d’en assurer la conservation et la restauration. Tompkins milite au sein de ce que l’on appelle deep ecology (écologie profonde). Le philanthrope doit se battre jour après jour afin de convaincre voisins et autorités qu’il aspire réellement à leur remettre, un jour, ce formidable héritage et qu’il n’est pas en train d’accumuler cette immense quantité de sols, d’air et d’eau pour le compte de quelqu’un en particulier, sinon de la planète.
Son premier grand et polémique projet protectionniste l’a conduit au Chili où il a acheté 298 000 hectares de superbes vallées, de montagnes et de bois afin de créer le spectaculaire Parc Pumalín, la plus grande réserve privée du monde.
La seconde grande opération est celle des Esteros de Iberá, un terrain marécageux totalement différent à celui du Chili, au cœur de l’une des provinces les plus traditionnelles et conservatrices de l’Argentine, où il a été accueilli avec grande méfiance et agitation.
Peu importe à Tompkins que les gens lui témoignent ou non de la sympathie. « Moi je n’ai pas acheté ces terres (139 000 hectares) à de petits producteurs endettés mais à de grands propriétaires terriens, rappelle-t-il. Douglas Tompkins a 67 ans et une mince silhouette allongée qui correspond très bien à son passé d’ancien alpiniste. Il semble plus bizarre de l’imaginer en entrepreneur rusé du textile californien, mais c’est exactement ce qu’il a fait durant de nombreuses années et c’est d’ici d’où lui est venu sa fortune.
El País Semanal (revista española), 28 noviembre 2010
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